Yes, I Cannes ! (7)
Le feu d’artifice du soixantenaire vient de s'achever.
- On se voit à Paris ?
- Mouais !
- Samedi, au Baron ? Le vrai commence à me manquer !
C’est aussi ça Cannes : ceux qui sont restés de permanence rêvent de Croisette et de paillettes dans un Paris déserté et ceux qui sont partis en mission ne rêvent que de retrouver leurs vrais repères, lassés de leurs QG de campagne qu’ils ont importés dans cette cité de ploucs pour éviter de trop s’emmerder.
Tels les Américains reconstruisant l’Europe à Vegas pour s’épargner le voyage, les Parisiens reconstruisent Paris en province pour ne pas être trop dépaysés. À commencer par l’exode massif des autochtones qui leur laissent les clés de la ville pendant la douzaine comme on laisserait son bel appart avec regret à un lointain cousin dépravé sans savoir comment on va réussir à ravoir la moquette beige après son départ.
Le Parisien a besoin d’arriver sur place sans perturbation, avec ses murs, sa musique, ses Djs, ses brevages, ses barmen, ses coups faciles, ses bordels. Après tout, merde, il est quand même venu là pour bosser. C’est un salon professionnel ici, pas un club de vacances. On peut pas se permettre de perdre son temps à s’adapter aux coutumes locales. Le décor est planté la veille de l’ouverture et remballé le lendemain de la clôture. L’organisation du Crevard-Tour est millimétrée et ultra-pro. Faut surtout pas laisser ces ploucs locaux faire joujou avec nos disques, nos cocktails et nos gonzesses un jour de plus. Ils risqueraient de découvrir l’usage du bon goût. Manquerait plus que ça !
Non, l’idéal c’est encore de se barrer avant tout le monde histoire de se re-acclimater en douceur et de profiter encore quelques jours du calme d’une ville transitoirement exportée.
Et puis c’est toujours sympa de rentrer au bercail et de retrouver les siens qui te reçoivent comme un héros fraîchement débarqué du front.
- Alors mec, c’était comment Cannes cette année ?
- Comme d’hab quoi ! Je me suis bourré la gueule avec les mêmes potes dans les mêmes bars et on a bourré les mêmes nanas dans les mêmes boîtes.
- Et sinon, t’as vu des films ?
- Des quoi ?
- On se voit à Paris ?
- Mouais !
- Samedi, au Baron ? Le vrai commence à me manquer !
C’est aussi ça Cannes : ceux qui sont restés de permanence rêvent de Croisette et de paillettes dans un Paris déserté et ceux qui sont partis en mission ne rêvent que de retrouver leurs vrais repères, lassés de leurs QG de campagne qu’ils ont importés dans cette cité de ploucs pour éviter de trop s’emmerder.
Tels les Américains reconstruisant l’Europe à Vegas pour s’épargner le voyage, les Parisiens reconstruisent Paris en province pour ne pas être trop dépaysés. À commencer par l’exode massif des autochtones qui leur laissent les clés de la ville pendant la douzaine comme on laisserait son bel appart avec regret à un lointain cousin dépravé sans savoir comment on va réussir à ravoir la moquette beige après son départ.
Le Parisien a besoin d’arriver sur place sans perturbation, avec ses murs, sa musique, ses Djs, ses brevages, ses barmen, ses coups faciles, ses bordels. Après tout, merde, il est quand même venu là pour bosser. C’est un salon professionnel ici, pas un club de vacances. On peut pas se permettre de perdre son temps à s’adapter aux coutumes locales. Le décor est planté la veille de l’ouverture et remballé le lendemain de la clôture. L’organisation du Crevard-Tour est millimétrée et ultra-pro. Faut surtout pas laisser ces ploucs locaux faire joujou avec nos disques, nos cocktails et nos gonzesses un jour de plus. Ils risqueraient de découvrir l’usage du bon goût. Manquerait plus que ça !
Non, l’idéal c’est encore de se barrer avant tout le monde histoire de se re-acclimater en douceur et de profiter encore quelques jours du calme d’une ville transitoirement exportée.
Et puis c’est toujours sympa de rentrer au bercail et de retrouver les siens qui te reçoivent comme un héros fraîchement débarqué du front.
- Alors mec, c’était comment Cannes cette année ?
- Comme d’hab quoi ! Je me suis bourré la gueule avec les mêmes potes dans les mêmes bars et on a bourré les mêmes nanas dans les mêmes boîtes.
- Et sinon, t’as vu des films ?
- Des quoi ?